Coucher de soleil pointe de Penvins

Tout plaquer et partir vivre sur la Presqu’Ile de Rhuys

J’avais bien envie d’aller jeter un coup d’œil à une convention BD&Tatouage qui se déroulait ce week-end à Vannes : j’en ai parlé à ma sœur qui a eu la bonne idée de suggérer d’agrémenter le déplacement dans le Morbihan d’une nuit au bord de l’eau.

On s’est décidées pour la Presqu’Ile de Rhuys — parce que c’est un chouette endroit — et on a pris la route hier dans l’après-midi, en slalomant entre les averses.

Nous avions pris la peine, en amont, de nous renseigner sur la production locale de bière et les moyens de nous procurer ça sur place. Comme notre timing était un peu serré, on avait décidé de partir sur des bases connues et de poser le camion à la pointe de Penvins, où le bar devait servir la fameuse P’tite Mamm.

Bar de la Presqu'Ile Saint-Gildas de Rhuys

Arrivées sur place juste à temps pour voir le soleil se coucher (c’était merveilleux), on a aussi constaté que le bar était fermé de novembre à mars. Ce qui n’est pas tout à fait précisé sur le site internet que nous avions pris soin de consulter (une fois n’est pas coutume).

Evidemment, il en aurait fallu bien plus pour qu’on arrête de se dire « on est bien là« , d’autant qu’avec ma sœur, on forme un duo très compatible. Et on avait pris dans le camion une petite sélection de bières pour « au cas où on ne sait jamais« .

On a validé la pointe de Penvins comme spot pour passer la nuit et on a repris la route pour aller dîner, direction Saint-Gildas. On a opté pour le Café de la Place, les gens qui y étaient déjà avaient l’air plutôt heureux, ça a fini de nous convaincre.

Café de la Place Saint-Gildas de Rhuys

A l’intérieur, nous avons été interpellées par le fait qu’un type était en tee-shirt orange alors que le service se faisait en manteau mais pourquoi pas. Il s’est avéré que c’était l’anniversaire du type en tee-shirt, on a pu contribué au joyeux « Happy Birthday » avant de voir arriver nos assiettes, garnies d’une montagne de frites maison que nous n’avons pas pu terminer. Le tartare et le cheeseburger, si.

Café de la Place Saint-Gildas de Rhuys

Quand on a pris la route de notre spot de nuit, il était déjà super tard. 20h30, eh ouais. Là on s’est rendu compte que le mistral et la tramontane (non) soufflaient super fort et que la température ressentie était… vraiment rafraichissante. Si on avait été sur-équipées, la blague n’aurait pas été la même mais jusqu’ici, l’hiver breton nous a habituées à un combo zéro-lumière-pas-trop-froid-pluie qui n’invite à pas à penser au bonnet, aux gants et à la parka North Face (j’ai une parka Volcom, je peux aller skater sans craindre la pluie, c’est déjà pas mal).

Vers 1h30, quand nous avons éteint la musique après nous être glissées sous la couette en plumes (dans la camion nouveau donc pas encore isolé), nous avons conclu sur « ok, quand on le veut vraiment, on peut passer une bonne soirée plus ou moins dehors début février« . On a dormi comme des bébés, ma sœur d’une traite comme à son habitude, moi la nuit ponctuée de multiples réveils comme à mon habitude. De multiples réveils où j’ai savouré le plaisir d’être au chaud en profitant du bruit des vagues et des rafales de vent à l’extérieur (et le camion n’a pas bougé d’un pneu).

Lever de soleil pointe de Penvins

Le matin, je crois qu’on a ouvert les yeux à peu près en même temps vers 8h et assez rapidement transféré nos corps de nos vêtements de nuit vers nos vêtements de jour. Nos jeans étaient bien moins affreux à enfiler qu’on le craignait. La veille, on avait pourtant noté le manque de pertinence du jean quand il fait froid, à moins d’être couplé à un jogging dessus ou un legging dessous. Là on avait juste un jean et puis nos jambes.

Le soleil et le vent pointe de Penvins

On est ensuite allées se balader jusqu’à la pointe de la pointe de Penvins, la lumière du matin ressemblait pas mal à celle de la veille au soir mais on n’avait pas la moindre intention de s’en plaindre : ça nous faisait un peu oublier le vent cinglant sur nos visages et nos mains.

Chapelle de la pointe de Penvins

En réalité, c’était un début de journée parfait au bord de l’eau, avec une bonne humeur au complet et le plaisir vif de se sentir très vivantes.

Mimosa en Bretagne en février

Après la promenade et le brossage de dents, on est parties vers St-Armel pour goûter la spécialité du coin : le gotchial. On n’a pas eu de mal à trouver l’endroit où se la procurer et comme la boulangerie fait aussi café, on s’est posées à table avec notre gotchial et nos deux crêpes. Avec aussi l’hummus et la focaccia que j’avais préparés avant de partir (l’autonomie alimentaire est importante).-

A un moment — et alors que la fréquentation du lieu en ce dimanche matin était jusqu’alors assez dense — , on s’est retrouvées seules dans le café et on nous a gentiment fait remarquer que « c’était bizarre tout à coup cette désertion de clientèle alors qu’on était en vitrine« . On n’avait pas vraiment d’arguments pour notre défense.

Boîte aux lettres Penvins

Les habitués sont vite revenus, ouf, et on a oublié ce triste épisode. On a entendu des « Salut Eugène » et « Bonjour Dominique« , un « je t’emmerde » aussi, qui passait comme une lettre à la Poste et puis on a vu débarquer un tee-shirt orange… et deux visages qui nous semblaient familiers. Le « merde en plus je ne me suis pas changé » a bouclé la boucle, nous remémorant le « Happy Birthday » du Café de la Place de la veille.

C’est chouette la presqu’ile de Rhuys en février.

Gochtial de Saint-Armel

A savoir, et c’est important : le gotchial, c’est vraiment délicieux. Une vraie croûte, une mie dense mais pas étouffe-chrétien, un goût équilibré sucré mais pas trop, gras mais pas trop. Est-ce que ça vaut le détour ? Oh oui !

Et si vous pouvez, faites donc ce détour hors saison… Ou un peu hors saison ? Venez en avril, venez en octobre. Mettez une combi dans votre valise ou dans votre camion, et vous serez dans l’eau comme un poisson.

Après Saint-Armel, objectif Vannes et la fameuse convention Tatoo-BD. Arrivées un peu en avance, nous nous sommes accordées un petit détour au marché couvert, où nous avons acheté fromages et yaourts.

Pile-poil ce qu’il fallait pour passer les portes de la convention à la bonne heure. Derrière, des tatoueurs aux styles variés dont certains donnaient bien envie d’y retourner (oh mais quelle surprise ! ) et un peu, trop peu, de BD. Malheureusement sans mélange des genres, les BDs d’un côté, les tatoueurs de l’autre. L’idée est bien mais on dirait qu’elle a besoin de mûrir un peu.

food-truck réunionnais bouchons et samoussas

En sortant, ma sœur a fait du shopping au food-truck réunionnais. On a vaillamment affronté la file d’attente dans le vent (on commençait peut-être à saturer après notre soirée un peu indoor, beaucoup outdoor) avec une envie pressante de donner un coup de main au mec du food-truck. « On peut t’aider pour que ça aille plus vite ? Visiblement tout est là, tout est prêt, les gamelles débordent de carry et de rougail morue… Le seul point de grippage de la machine… Bah… c’est toi mon pote ! ».

hummus et Ossau-Iraty

On a ensuite posé le camion face à la mer et face au vent… et on est gentiment restées à l’intérieur manger nos samoussas, nos bouchons et le reste (dont un hummus sacrément solidifié), en finissant sur une association yaourt/gotchial vraiment fameuse.

On a repris la route qui nous éloignait de l’océan mais nous rapprochait de la mer d’Emeraude. Et comme le temps qui passe dépend d’une perception toute relative, on était bien contentes de trouver que ces quelques heures s’étaient étirées bien au-delà ce ce que pouvaient indiquer les horloges.

Ce qui n’empêche pas que ce week-end est passé bien trop vite, on n’est plus à un paradoxe près par ici.

Je ne sais pas à quoi ressemblait la temporalité de ces deux jours de fin de semaine pour vous mais j’espère que c’était doux. Ou intense. Ou les deux.

Grains de sel

  1. La prochaine fois tu penses à passer à Pluherlin…

  2. Très joli récit d’un séjour en Presqu’île de Rhuys !
    Et si vous retentiez l’expérience au printemps ?! Vous n’aurez plus besoin de votre couette en plumes, la faune aura changé de couleur, les couchers de soleil aussi et vous pourrez profiter des terrasses pour contempler la faune locale des habitués qui n’aura elle probablement pas changée !

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