Ma Creuse en guest sur Dans ma cuizine

Le malédiction du village étape #2

Rappelez-vous (c’est bon pour mon moral d’imaginer que vous vous rappelez super bien de ce que je raconte), l’été dernier, je m’étais arrêtée dans un village étape sur la route du retour d’un charmant mariage normand.

L’expérience, bien que particulière, n’avait pourtant pas suffi à nous vacciner puisque nous avons récemment remis le couvert quelque part dans la Creuse…

J’hésite à vous donner le nom du Village étape de cette seconde édition mais j’ai déjà cité le département et je vais m’en tenir là, même si le nom en question était en lui-même un présage que nous ne trouverions pas le paradis sur place. Si nous ricanions bêtement au moment de sortir de la départementale, nos rires se sont vite transformés en soupirs désappointés.

Pour la défense de ce village dont je tairai le nom, il faut avouer que le marché du samedi matin qui s’y terminait avait l’air franchement sympa et que, côté architecture, le bourg est sympa, avec des vieilles pierres et des halles découvertes qui laissent penser qu’on pourrait y tourner un film en costumes. Jusqu’au dénivelé remarquable qui ajoute encore un peu de caractère à l’ensemble.

Mais alors pour y déjeuner… BON COURAGE !

En toute honnêteté, quand on se balade dans les rues, on fait vite un premier constat peu encourageant : la moitié du bled est à vendre et de très nombreuses maisons ont — de fait — les volets fermés. Voire des signes plus ostentatoires de non occupation.

Nous nous sommes d’abord mis à la recherche de la crêperie annoncée sur un panneau mais elle était fermée. C’est à dire que selon les indications lues sur la porte, elle aurait du être ouverte mais non, elle était fermée sans plus d’explications. Et ça, c’est formidable.

On est donc passés au plan B : la pizzeria. Histoire d’avoir des éléments de comparaison plus précis pour la thèse que je rédigerai un jour sur les villages étapes, quand j’en aurai marre de bloguer. On a finalement trouvé ce lieu, que dis-je, cet empire dédié à la débauche gustative, non sans avoir demandé une dernière indication à un autochtone (ce bourg était bien plus grand qu’on le pensait, mais pas plus vivant).

On avait faim, donc, comme vous pouvez vous en douter (et besoin de « faire de l’essence » aussi). On ne s’est pas formalisés de la déco douteuse : après tout, si ça contribue à faire apprécier un endroit, ce n’est pas ce qui nous intéresse principalement.

On a commandé des pâtes pour les uns et une pizza pour l’autre. Une pizza tomate-fromage-champignons au doux nom de « capricieuse ». Mon partenaire de vie a trouvé que j’avais fait un choix très pertinent (hin hin hin) et qu’il allait essayer de trouver également un plat en phase avec sa personnalité. Fend-la-bise (c’est mon fils ainé qui court vite) lui a alors suggéré « la paysanne ». J’ai bien ri.

La régalade ! (non)

Alors cette pizza ? Du grand n’importe quoi. Des champignons en boîte… déjà je suis moyen fan, mais alors la pâte ? Une pizza surgelée du supermarché aurait très bien tenu la comparaison pour vous donner un repère.

Et les pâtes jouaient dans la même catégorie : la bolognaise avait le même goût que celle en conserve et les carbonara étaient évidemment à base de crème et de lardons. Avec un jaune posé au milieu de l’assiette, dans sa coquille indiquant qu’il provenait de manière certaine d’un élevage des plus industriels. Vous voyez le tableau ?

La serveuse n’avait pas évoqué l’embryon d’un début de dessert ou de café que nous étions de retour sur la départementale direction la Bretagne…

Comme dans la fable de La Fontaine, c’est seulement là que nous avons juré « mais un peu tard » qu’on ne nous y reprendrait plus 🙂

« Madame Dansmacuizine ?

— oui ?

— c’est méga méprisant pour les habitants de la Creuse ce que vous racontez !

— mais n’importe quoi, c’est pas la Creuse qui compte dans cette histoire…

— et la photo ? C’est pourtant votre métier, vous connaissez l’impact des visuels…

— tu sais quoi, quand j’étais au lycée mon prof d’espagnol disait de la ville dans laquelle on étudiait que c’était le « trou du cul du monde  » et personne n’est venu lui réclamer des comptes.

— vous vous rendez compte que ça n’a aucun rapport quand même ?

— non mais c’est pour dire que c’est le village-étape le héros de cette histoire, PAS LA CREUSE

— eh voilà, la Creuse n’est pas assez bien pour être un sujet en soi ?!

— pfffff… j’abandonne… »

Un grain de sel

  1. Vos avez vécu un extrait de cauchemar en cuisine en fait;)

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